^3e RENCONTRES DE LA COMMUNAUTÉ

Mathilde Leymarie, cheffe de projet écologue à Bordeaux Métropole, nous a présenté la démarche mise en œuvre dans le cadre du projet OIM Bordeaux Inno Campus, et plus particulièrement les mesures compensatoires déployées sur le site du Bioparc. À travers ce retour d’expérience, elle a détaillé la trajectoire de restauration engagée sur 39 hectares d’habitats favorables à des espèces protégées (Ex : le Triton marbré Triturus marmoratus, le Crapaud calamite Epidalea calamita, le Serin cini Serinus serinus, le Chardonneret élégant Carduelis carduelis, la Mésange huppée Lophophanes cristatus ou le Pic épeichette Dendrocopos minor), ainsi que la méthodologie appliquée à la restauration de 4,5 hectares de zones humides. L’intervention a permis d’illustrer les enjeux concrets liés à la maîtrise foncière, à la coordination technique et au pilotage multi-acteurs d’un projet de compensation écologique à large échelle.

Marie-Lise Benot, écologue au laboratoire BIOGECO, a présenté les résultats de recherche scientifiques sur la réponse des communautés végétales suite à des expérimentations menées en Gironde. À partir des cas concrets de la réserve des Barrails et de l’île de Raymond, elle a exposé les effets observés du transfert de foin frais, de l’usage de blocs de sol et du pâturage extensif sur la dynamique végétale. Son intervention a mis en lumière les conditions de réussite d’une restauration : définition contextuelle des trajectoires écologiques, choix du bon état de référence, et importance d’un accompagnement de la recolonisation naturelle. Cette approche scientifique a offert un éclairage utile aux porteurs de projets sur les limites, les ajustements possibles, et les résultats attendus. Elle a aussi présenté des résultats sur la dynamique spatio-temperelle de la végétation suite à des travaux hydrauliques sur le site Olives, en s’appuyant sur l’analyse croisée de relevés botaniques et d’images de télédétection. 

Édouard Bordelais, responsable du service Environnement et Collectivités à la SAFER Nouvelle-Aquitaine, a présenté la SAFER et les outils fonciers mobilisables pour faciliter la mise en œuvre de projets de restauration écologique. À travers les exemples de l’île Raymond et du marais d’Olives (présentés par Marie-Lise Benot), il a illustré comment la SAFER peut intervenir via le portage foncier, la préemption environnementale, ou la mise en place de baux adaptés. L’intervention a souligné l’importance d’une maîtrise foncière précoce et sécurisée pour garantir la viabilité à long terme des mesures de compensation, en particulier dans des contextes agricoles. Elle a également mis en lumière les partenariats possibles entre opérateurs, collectivités et propriétaires pour répondre aux enjeux locaux.