Portrait de Maël HERVOUET (c) ELFIC Formation
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Maël Hervouet, le fondateur d’ELFIC Formation, une entreprise spécialisée dans la formation et le conseil en biodiversité pour les professionnels travaillant en milieu naturel. J’ai lancé cette initiative après avoir remarqué, lors de mes interventions sur le terrain, un besoin essentiel de formation pour des professionnels qui, bien que non spécialistes, ont un impact direct sur la biodiversité. Chez ELFIC Formation, nous offrons des formations personnalisées qui suivent la séquence Éviter, Réduire, Compenser (ERC), visant à éduquer et sensibiliser ces acteurs sur l’importance de connaître et de préserver la biodiversité.
Je suis membre de la communauté ERC Nouvelle-Aquitaine depuis le 1er Avril 2023.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Maël Hervouet, le fondateur d’ELFIC Formation, une entreprise spécialisée dans la formation et le conseil en biodiversité pour les professionnels travaillant en milieu naturel. J’ai lancé cette initiative après avoir remarqué, lors de mes interventions sur le terrain, un besoin essentiel de formation pour des professionnels qui, bien que non spécialistes, ont un impact direct sur la biodiversité. Chez ELFIC Formation, nous offrons des formations personnalisées qui suivent la séquence Éviter, Réduire, Compenser (ERC), visant à éduquer et sensibiliser ces acteurs sur l’importance de connaître et de préserver la biodiversité.
Je suis membre de la communauté ERC Nouvelle-Aquitaine depuis le 1er Avril 2023.
**Contexte et Création d’ELFIC Formation**
Pouvez-vous expliquer ce qui vous a inspiré à fonder ELFIC Formation et quelle est la vision principale de votre entreprise ?
Lors de mes expertises sur le terrain, en suivant des chantiers en milieu naturel, j’ai rencontré de nombreux professionnels “non avertis” à la biodiversité, mais agissant directement sur le milieu naturel dans le cadre de leurs missions. J’ai constaté un besoin crucial en formations et conseils pour les équipes et les encadrants dans ce domaine. Ainsi, j’ai créé ELFIC Formation pour offrir des formations, des conseils et un suivi écologique de chantier pour les acteurs et aménageurs en milieu naturel : entreprises du BTP, industriels, coopératives forestières, collectivités, … Tous peuvent bénéficier des prestations que j’élabore, avec des programmes sur mesure.
En quoi la séquence ERC est-elle intégrée dans les missions et les valeurs d’ELFIC Formation ?
L’idée est que chacun devienne acteur pour et avec la biodiversité, avec comme idée directrice : « Mieux connaître la biodiversité qui nous entoure pour mieux la préserver ». Cela passe par la prise de conscience de la fragilité et de la richesse des milieux et des êtres vivants, le respect de la réglementation et la mise à disposition de solutions alternatives pour éviter ou réduire l’impact de chacun sur le vivant.
**Programmes de Formation et Séquence ERC**
Quelles formations spécifiques offrez-vous pour aborder la séquence ERC dans le contexte de projets d’aménagement ou dans celui des plans et programmes ?
Toutes les formations proposées sont de près ou de loin reliées à la séquence ERC. Que ce soit dans la prise en compte de la biodiversité et des écosystèmes lors des phases de chantier, dans la connaissance des espèces végétales et animales protégées, ou dans les aménagements pour la faune, nous revenons toujours, d’une manière ou d’une autre, à l’évitement et la réduction voire à la compensation. Dans les formations sur mesure, le discours, l’approche et les conseils intègrent à tout moment la nécessité d’éviter les impacts pour ne pas avoir à trouver comment les réduire ou, pire, les compenser.
Comment ces formations préparent-elles les professionnels à appliquer la séquence ERC dès l’analyse du site initial – dite “phase amont” ?
En fournissant des outils et clés de compréhension ou d’analyse pour que les professionnels aient un regard plus averti en arrivant sur le site. Ainsi, ils n’abordent plus le site comme avant, c’est-à-dire comme un chantier purement urbain sans réel enjeu de biodiversité. L’idée est que chaque intervenant porte un regard autocritique sur son intervention avant de la réaliser en se posant les bonnes questions. La clé pour agir au mieux vis-à-vis des écosystèmes et de la biodiversité n’est pas de savoir ce qu’on va faire, comment ou quand, mais pourquoi on le fait : quel est l’objectif visé in fine ! Une fois cet objectif clair, ils peuvent, avec l’aide de personnes expérimentées (écologues notamment ou de formations en écologie), adopter les bons réflexes pour choisir la bonne méthode, les bons outils et la bonne période …
**Expérience en Écologie et Application de l’ERC**
Comment formez-vous les professionnels à identifier et à prioriser les mesures d’évitement dans leurs projets ?
Cela rejoint ma réponse précédente. En sachant mieux, les professionnels peuvent mieux agir. En les informant de l’impact de leurs actes, on peut changer leurs comportements et ainsi prendre les bonnes dispositions en amont pour éviter l’impact au maximum. Avoir fréquenté de nombreux chantiers et échangé avec des professionnels du BTP, des forestiers, des bureaux d’études et des écologues, permet de se remettre continuellement en question et de ne pas se limiter à des méthodes ou des processus validés. On apprend en permanence, ce qui nous permet de proposer et transmettre des pistes d’actions pour améliorer les interventions, les matériaux et les aménagements. Je dis souvent aux entreprises : n’hésitez pas à être force de proposition. Vous avez la technique, alors proposez des idées pour mieux faire, faire différemment et ainsi réduire les impacts. Ils craignent de ne pas connaître, de ne pas savoir, de ne pas savoir faire ou de devoir utiliser les engins qu’ils ont. Ils doivent répondre à des exigences des donneurs d’ordre qui, eux aussi, mériteraient de mieux comprendre pour mieux prendre en compte ces enjeux. Mes formations permettent de transmettre des retours d’expérience d’ailleurs, d’autres techniques, d’autres matériaux pour les faire réfléchir et trouver leurs propres idées ou adapter celles des autres à leur problématique. Il est aussi crucial de leur rappeler l’importance de la réglementation, souvent méconnue, qui peut servir de motivation supplémentaire et d’argument pour les donneurs d’ordre afin qu’ils interviennent de la meilleure des manières. Elle est trop souvent méconnue par les donneurs d’ordre comme les équipes sur le terrains.
**Regards sur l’Application de la Séquence ERC**
Quels regards portez-vous sur l’application de la séquence ERC ?
Je suis peut-être naïf ou idéaliste, mais je trouve cette approche très vertueuse si elle est bien appliquée par les bonnes personnes, avec les bonnes intentions et les bonnes connaissances. Sur le papier, cela me plaît beaucoup, surtout les étapes “Éviter (E)” et “Réduire (R)”. Dans les dossiers, cela se complique et devient plus complexe, voire tortueux, ou alors carrément pas adapté à la réalité de ce qui existe in situ ou à la réalité du terrain pour la mise en place. Dans les faits, il est difficile d’appliquer réellement les étapes d’évitement et de réduction. L’efficacité reste encore à évaluer et n’est satisfaisante que dans des cas où l’évitement a été validé avec des intérêts (politique, financier, …) autres que la biodiversité.
Dans mon travail, et lors de mes anciennes expériences professionnelles la Compensation (C) est intéressante à étudier et à mettre en place, mais trop souvent, elle est utilisée comme solution ultime, alors que l’impact aurait pu être mieux évité ou réduit. La Compensation n’est pas toujours satisfaisante en termes d’assurance de « récupérer » la perte nette de biodiversité.
Les difficultés observées :
Il est difficile de s’assurer de la bonne application des mesures d’évitement et de réduction sur les chantiers. Il existe un décalage entre certains bureaux d’études qui préconisent et la faisabilité sur le terrain. Les exigences des maîtres d’ouvrage ne sont pas toujours réalistes pour les entreprises. Il est aussi difficile de convaincre de l’efficacité de ces mesures et de les faire respecter. Par exemple, parfois, les exigences des maitres d’ouvrages, des maîtres d’œuvre sont non réalistes ou inadaptées à la réalisation pour les entreprises : l’éradication complète d’espèces exotiques envahissantes végétales par exemple, des interventions dans des délais non appropriés techniquement ou à des périodes non adaptées aux travaux.
D’ailleurs certains bureaux d’études en sont bien conscients et souhaitent se former mieux appréhender les réalités de terrain, les engins, les techniques, … pour mieux préconiser et être plus proches de la phase chantier !
Les participants rencontrent des difficultés à être convaincus de l’efficacité des mesures d’évitement et de reduction, car ils ne les considèrent ni efficaces, ni applicables, ni appliquées ailleurs. Il y a peut-être aussi des problèmes dans les contrôles de ces mesures, avec un manque de réels contrôles ou des contrôles insuffisants pour les chantiers, ce qui impacte le respect des mesures E et R ainsi que des chantiers de compensation. Les effectifs des services de l’Etat ne leur permettent pas d’être partout. Certains acteurs notent qu’on leur demande de respecter ces mesures, mais elles ne sont pas toujours suivies par d’autres.
De plus, il me semble que la compensation est peut être un peu trop « banalisée ». Il y a sans doute une relative facilité à recourir à la compensation.
Pour la compensation, mon inquiétude porte sur la pérennité des mesures, leur bonne application et leur suivi sur les 10, 20, 30, 50 ou 60 prochaines années. Il est parfois difficile d’argumenter dans le choix des sites de compensation, qui sont souvent situés sur des sites naturels. La compensation devrait être un outil, un levier formidable pour réhabiliter ou restaurer des zones très anthropisées, dépourvues de réelle biodiversité.
Améliorations de l’application de la séquence ERC proposées :
On pourrait sans doute plutôt parler de demarche ou séquence ERA (Éviter, Réduire, Accompagner) et dissocier un peu plus la compensation des étapes chronologiques de conduite de projet.
Il serait également bénéfique d’inciter, voire d’obliger, à avoir un minimum de savoirs et de compétences pour intervenir en milieu naturel ou en interaction avec la biodiversité et les écosystèmes. Les spécialistes, comme les écologues (ou d’autres spécialistes), devraient avoir plus de poids dans les décisions des projets vis-à-vis des élus ou des porteurs de projets. Mais heureusement, avec le temps dans les COPIL, comité de suivi, les écologues sont passés d’absents, à simples « figurants », puis « intermittents » pas trop écoutés, puis incontournables dans chacune des phases d’un projet. Enfin, il est essentiel de donner plus de moyens et de « pouvoir » à certains services de l’État pour rendre encore vertueux pour la biodiversité certaines procédures et de développer des labels de qualité pour les projets et les études (comme celui pour les entreprises de Génie écologique : Kalisterre).
Pour en savoir plus :
Vous pouvez consulter :
- Le site de ELFIC formation : https://elfic-formation.fr/a-propos/
- Le catalogue de formation ELFIC : https://elfic-formation.fr/mes-formations/
- Catalogue de formation ERC (hors ELFIC) sur site portail : https://www.erc-nouvelle-aquitaine.fr/formations/
- Le site du Label qualité “Kalisterre” : https://kalisterre.fr/
Exemple de formations sur les espèces exotiques envahissantes (c) ELFIC Formation
Exemple de formations sur les cours d’eau (c) ELFIC Formation
Exemple d’aménagement lié aux déplacements de grumes à Grand Capricorne, Cerambyx cerdo (c) ELFIC Formation